60 ans que durait le mystère de ces rayons lumineux. Emis par une cathode à l’intérieur d’un tube rempli de gaz sous vide, ces rayons cathodiques sont, à la fin du 19e siècle, au centre d’une controverse : ces rayonnements sont-ils de nature corpusculaire ou ondulatoire ? En 1895 Jean Perrin, un jeune physicien de 25 ans seulement, se fait remarquer pour avoir démontré que les rayons cathodiques sont chargés négativement et ouvre la voie à la découverte des électrons. Ce jeune homme deviendra une figure emblématique de la naissante physique atomique et de la politique scientifique française.
Le livre Les atomes de Perrin vendu à 30.000 exemplaires !
Grand expérimentateur, Perrin démontre une fois pour toutes la discontinuité de la matière, c’est-à-dire l’existence des atomes et des molécules, encore très controversée au début du 20e siècle. Il fournit la confirmation expérimentale de la théorie d’Einstein sur le mouvement brownien, le mouvement chaotique d’une particule dans un fluide. Ce phénomène permet d’étudier le mouvement, et donc l’existence, des molécules et cela amène Perrin à déterminer le nombre d’Avogadro (nombre de molécules par mole d'un gaz).
60 ans que durait le mystère de ces rayons lumineux. Emis par une cathode à l’intérieur d’un tube rempli de gaz sous vide, ces rayons cathodiques sont, à la fin du 19e siècle, au centre d’une controverse : ces rayonnements sont-ils de nature corpusculaire ou ondulatoire ? En 1895 Jean Perrin, un jeune physicien de 25 ans seulement, se fait remarquer pour avoir démontré que les rayons cathodiques sont chargés négativement et ouvre la voie à la découverte des électrons. Ce jeune homme deviendra une figure emblématique de la naissante physique atomique et de la politique scientifique française.
Le livre Les atomes de Perrin vendu à 30.000 exemplaires !
Grand expérimentateur, Perrin démontre une fois pour toutes la discontinuité de la matière, c’est-à-dire l’existence des atomes et des molécules, encore très controversée au début du 20e siècle. Il fournit la confirmation expérimentale de la théorie d’Einstein sur le mouvement brownien, le mouvement chaotique d’une particule dans un fluide. Ce phénomène permet d’étudier le mouvement, et donc l’existence, des molécules et cela amène Perrin à déterminer le nombre d’Avogadro (nombre de molécules par mole d'un gaz).
VISITE. La bibliothèque de l’Institut Henri Poincaré accueille l’exposition sur la vie, l’œuvre et l’héritage de ce grand savant pionnier de la politique scientifique française. Une série de panneaux conçus par Denis Guthleben, historien des sciences du CNRS, et illustrés par Constanza Rojas-Molina, mathématicienne et dessinatrice, retracent les moments forts de la carrière et des engagements politiques de Jean Perrin. Photos et extraits des journaux de l’époque témoignent que Perrin n’a pas hésité à signer la pétition concernant l’Affaire Dreyfus, à manifester en solidarité de Léon Blum, à s’opposer au gouvernement de Vichy jusqu’à choisir l’exil aux Etats Unis. Une vidéo datant 1938 montre une émouvante allocution que Perrin a prononcée dans le jardin de Marie Curie, à l'Institut du Radium, à l’occasion de la semaine internationale contre le cancer et du quarantième anniversaire de la découverte du radium. Lors du vernissage, le commissaire de l’exposition a présenté une édition originale de Les atomes, œuvre également réédité par CNRS Éditions en 2013 lors du centenaire de sa parution. Jusqu'au 18 décembre 2020.
Pour ses découvertes, Perrin recevra le Prix Nobel de physique en 1926. En 1913 il publie Les atomes où il développe les connaissances de l’époque sur la nature microscopique de la matière. Ce livre, vendu à 30.000 exemplaires de son vivant et devenu, depuis, un classique de la physique, marque probablement le début de sa volonté de diffuser la science en dehors des laboratoires, pour que les citoyens puissent en profiter aussi. Lors de sa longue carrière, il enseigne à la Faculté des sciences de Paris (aujourd’hui Sorbonne) où il ouvre les portes de ses cours et de son laboratoire aussi à des artistes, comme par exemple André Gide, et publie des nombreuses œuvres de vulgarisation.
La création du CNRS
Lors de la Grande Guerre, le savant constate le manque d’organisation et de fonds pour la recherche dont avaient aussi souffert Louis Pasteur, Claude Bernard et également Pierre et Marie Curie plus tard. Il s’approche alors, dans les années 1920, du député Léon Blum et obtient des financements pour construire des laboratoires. Pas loin de l'Institut du radium de Marie Curie, Perrin fait bâtir l’Institut de biologie physico-chimique, un ensemble de laboratoires qui ont vocation à devenir les premiers laboratoires interdisciplinaires. Succédant à Irène Joliot-Curie, en 1936 Perrin devient sous-secrétaire d’état à la recherche scientifique sous le gouvernement de Léon Blum et en 1939, avec le ministre de l’éducation nationale Jean Zay, pose les bases pour la création du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS).
Sa vie durant, Jean Perrin a œuvré pour une science libérée des contraintes matérielles et "poursuivie sans aucune préoccupation utilitaire" et pour la vulgarisation des sciences. Il est, en effet, un des pères fondateurs du Palais de la Découverte, né en 1937 pour "montrer la science en train de se faire". Parmi les bâtiments que Perrin a fait construire on peut aussi citer le Laboratoire de Chimie-Physique où sera inauguré, en 2021, le musée de mathématiques « Maison Poincaré ».