COU. Les plésiosaures étaient de grands reptiles carnivores aquatiques. Il est parfois dit familièrement qu'ils ressemblaient « à une tortue avec un serpent au travers du corps », en raison de la taille démesurée de leurs cous. Ils ont vécu durant le Mésozoïque, de - 251 à -65,5 Ma et ont disparu en même temps que les dinosaures même si certaines rumeurs, tenaces, font du monstre du Loch Ness le dernier descendant des plésiosaures. Doté de quatre membres, leur anatomie et leur plan de corps sont différents de tout ce qui existe aujourd’hui dans le règne animal. Les spécialistes ont longtemps discuté de la façon dont ces animaux pouvaient se mouvoir dans l’eau depuis la découverte du premier spécimen, en 1824. Des simulations numériques apportent enfin la réponse.
Le plésiosaure nage comme un manchot
Les informaticiens de l’Institut de technologie de Georgie se sont associés au paléontologue Adam Smith du Musée d’histoire naturelle de Nottingham pour réaliser une étude publiée en décembre 2015 dans PLoS Computational Biology. Ils ont simulé des milliers de mouvements natatoires pour déterminer la façon la plus efficace de nager des plésiosaures. Et finalement, ils ont trouvé que la nage la plus efficiente pour ces animaux ressemble presque exactement aux déplacements sous-marins des… manchots. Les plésiosaures battaient leurs deux nageoires antérieures pour avancer dans l’eau comme s’ils volaient. Durant ce déplacement, les nageoires postérieures ne participent pas à l’élan ni ne procurent un gain de vitesse : elles assurent la stabilité des plésiosaures et leurs permettent de changer de direction. Une simulation de la nage telle quelle devait être :
Crédit : Liu et al., PLOS Computational Biology 2015
D’autres modélisations sont en cours pour affiner la compréhension du rôle des membres postérieurs et leur degré de mobilité. "Pendant près de deux cent ans, la nage des plésiosaures est restée mystérieuse. C’est donc très intéressant de voir un de ces animaux reprendre vie sur un écran d’ordinateur", se réjouit Adam Smith. Pour l’équipe, la méthode employée pour ces travaux pourrait servir à recréer les mouvements natatoires d’autres espèces disparues.