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Imprimante 3D

L’impression 3D se met à la couleur

Le nouveau procédé du Taïwanais XYZPrinting associe impression 3D et technologie jet d’encre. Il offre la possibilité de créer directement des objets aux faces pourvues de motifs en couleur ou même portant une photo. De quoi offrir beaucoup de réalisme à une figurine, par exemple

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L'imprimante couleur de la société taïwanaise XYZPrinting.

L'imprimante couleur de la société taïwanaise XYZPrinting.

© XYZPrinting

Jusqu’à présent, les imprimantes 3D ne pouvaient offrir aux objets qu’elles créaient que les couleurs issues du filament polymère en cours d’utilisation. Ainsi, il était possible de disposer d’un objet coloré, mais à la teinte unique et uniforme. Tout au plus était-il possible de juxtaposer deux ou trois couleurs en changeant de filament PLA (1) durant la réalisation de l’objet. Une opération souvent assez délicate et qui ne permettait pas de produire de véritables motifs en couleur.

La technologie des imprimantes à jet d'encre au service de la 3D

Créée en 2013, la jeune société taïwanaise XYZPrinting bouleverse aujourd’hui la donne en présentant son imprimante 3D couleur : la da Vinci Color. Afin d’être en mesure d’appliquer n’importe quel type de graphisme sur la surface de l’objet réalisé, voire d’y plaquer une photo, cette imprimante associe les technologies habituellement mises en œuvre sur les imprimantes 3D et celles qu’exploitent les imprimantes couleur à jet d’encre.

Comme sur celles-ci, l’ajout de couleurs se base sur la combinaison d’encres cyan, magenta, jaunes et noires (procédé CMJN). Dans le cas de la da Vinci Color cette technologie offre une palette comportant 16 millions de couleurs. L’imprimante utilise des cartouches d’encre conventionnelle solidaire de la buse chargée de chauffer et déposer le PLA fondu tout au long de la production de l’objet. Une tête d’impression (comparable à celle des dispositifs jet d’encre) applique, à la demande du logiciel de gestion de l’imprimante, des gouttelettes d’encre sur le filament de PLA blanc translucide.

Un hamburger imprimé en couleurs. Crédit XYZPrinting

Les imprimantes 3D sont particulièrement appréciées de designers et des architectes

Cependant le PLA standard n’est pas compatible avec les encres. XYZPrinting a donc étudié un PLA spécifique, parfaitement miscible avec les encres. Si pour la réalisation d’objets non colorés, ou monochromes, la da Vinci Color peut se satisfaire de PLA traditionnel, un PLA spécifique est donc indispensable pour les réalisations en couleur. Par ailleurs, afin d’économiser les encres, il n’est pas nécessaire de teinter l’objet à réaliser dans la masse. Le logiciel de gestion de l’imprimante prend en compte cette spécificité. Seules les couches de PLA qui correspondent à la surface de l’objet, et donc à ses parties visibles, sont teintées.

Il est même possible de doter le dessous de l’objet de motifs colorés. En effet, lors de sa production, le dessous de l’objet correspond à la première couche de PLA déposée par l’imprimante. En y injectant de l’encre il est facile de la colorer et donc d’obtenir un objet porteur de motifs sur l’intégralité de sa surface. Côté connectique et formats gérés, la da Vinci Color reste parfaitement standard. Elle peut se connecter soit en Wi-Fi, soit via son port Ethernet ou même exploiter directement les fichiers stockés sur une clé USB. Ceux-ci doivent être au format AMF, PLY, OBJ, STL ou 3CP, de grands standards de l’impression 3D et des logiciels de conception qui s’y rapportent.

Reste que la da Vinci Color est chère. XYZPrinting la propose au tarif de 3.599 €. Un prix conséquent qui pourtant, au dire de ses concepteurs, ne rebute pas les passionnés de modèles réduits qui trouvent en elle un remarquable outil pour réaliser les éléments de maquette les plus réalistes. Les clubs de modélismes s’intéressent aussi à cette imprimante. Ici, l’investissement devient beaucoup plus « supportable » puisque le coût d’achat de l’imprimante se trouve réparti sur de multiples utilisateurs. Enfin, comme de tradition, les imprimantes 3D sont particulièrement appréciées de designers et des architectes.

Ici l’apport de la couleur est un atout indéniable pour offrir plus d’attrait et de réalisme à leurs conceptions. D’autant plus que la da Vinci Color est capable de délivrer des objets de tailles relativement importantes. Son volume exploitable est de 200 x 200 x 150 mm. Mais précisons aussi que XYZPrinting propose aussi des modèles mieux adaptés à une utilisation « domestique » et qui constituent aussi d’excellents supports d’initiation à l’impression 3D. Parmi les nouveautés, signalons le da Vinci Nano commercialisée au prix de 259 €.

(1) le PLA, de l’anglais « Polylactic Acid », soit acide polylactique, est un polymère biodégradable issu, notamment, de l’amidon de maïs. Il est couramment utilisé pour la confection d’emballages alimentaires et de sacs en plastique. Disposant d’une température de fusion relativement basse (150°C environ) il est utilisé sous forme d’un filament par les imprimantes 3D pour créer leurs volumes en déposant par extrudassions du PLA en couches superposées. Couche par couche, de 0,1 mm d’épaisseur chacune ne général, l’objet prend forme.

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